À mesure que les explorateurs pénétraient dans le Nouveau Monde, la bulle pontificale et l’idée de Terra nullius fusionnèrent pour devenir un concept juridique connu sous le nom de « doctrine de la découverte ». Du 15e au 19e siècles, ce concept pris progressivement de l’ampleur, tout comme les aspirations de l’Espagne et d’autres nations européennes. Finalement, selon l’historien du droit Robert J. Miller, la doctrine eut une « application mondiale ».
Elle fut utilisée pour justifier toutes sortes d’actes, de la prise de contrôle par les Européens de la majeure partie du continent américain aux tactiques coercitives utilisées par les missionnaires. Malgré l’interdiction du pape Paul III de la réduction en esclavage des peuples natifs et de la saisie de leurs biens en 1537, cet édit fut souvent ignoré.
Même des pays non catholiques tels que l’Angleterre trouvèrent dans cette doctrine une source d’inspiration et de justification, comme l’a noté le Comité de vérité et de réconciliation du Canada dans son rapport final en 2015. En combinant l’idée du christianisme en tant que force « civilisatrice » avec le concept selon lequel les peuples natifs « occupaient simplement la terre, plutôt que de la posséder », l’Angleterre, la France et les Pays-Bas se joignirent à l’Espagne et au Portugal dans une prise de contrôle chrétienne « justifiée » du Nouveau Monde.
Au fil du temps, la doctrine de la découverte fit son chemin dans le droit national américain. Dans l’affaire Johnson v. M’Intosh, une décision de la Cour suprême en 1823 relative à un litige concernant une parcelle de terre de Piankeshaw dans ce qui est aujourd’hui l’Illinois : la Cour estima en vertu de la doctrine que les Amérindiens n’avaient aucun droit foncier. Selon le juge en chef John Marshall, la religion et le caractère des Amérindiens étaient inférieurs au « génie supérieur » des Européens.
Stimulées par la doctrine et les justifications juridiques qu’elle offrait, les autorités entreprirent de convertir les Amérindiens au christianisme et de les contraindre à l’assimilation. Au Canada, aux 19e et 20e siècles, 150 000 enfants autochtones furent arrachés à leur famille et contraints de fréquenter plus de 130 pensionnats à travers le pays. À la même époque, aux États-Unis, des centaines de milliers d’enfants amérindiens furent également inscrits de force dans au moins 367 écoles de ce type dans tout le pays. Brutales et souvent mortelles, ces écoles dépouillèrent les enfants de leur langue, de leur culture et de leurs communautés.
À l’époque moderne, cependant, la résistance à la doctrine de la découverte en tant que concept juridique s’accrut. Mené par des militant.es autochtones, le mouvement visant à répudier et à éliminer la doctrine donna lieu à des poursuites judiciaires, à des protestations et même à une conférence des Nations unies en 2013 qui dénonça la doctrine comme étant l’origine « honteuse » de la marginalisation continue des peuples natifs à travers le monde.
Des groupes ecclésiastiques rejoignirent également le mouvement ; des confessions telles que l’Église unie du Christ, l’Église épiscopalienne, l’Église mennonite, l’Église méthodiste unie et l’Église anglicane du Canada répudièrent toutes la doctrine.
Pourtant, l’encyclique publiée par le pape Alexandre VI il y a plusieurs siècles ne fut jamais officiellement révoquée. Et seul un pape catholique détient le pouvoir de prendre cette mesure hautement symbolique.
Une annulation formelle ne pourra pas annuler les effets de la doctrine qu’elle a établie. Une analyse réalisée en 2011 a révélé que le nombre d’Amérindiens diminua de moitié quelques années seulement après l’arrivée de Christophe Colomb sur le continent américain et la bulle pontificale d’Alexandre VI. Des siècles de traitement d’infériorité alimentèrent d’innombrables disparités pour les peuples natifs du monde entier.
« Ces idées religieuses devinrent les fondements de la suprématie blanche et de la Destinée manifeste auxquelles nous avons affaire aujourd’hui », affirme Philip Arnold, professeur de religion à l’université de Syracuse, dans un article publié en janvier.
L’ère de l’exploration est désormais révolue. Mais même si le pape décide de tourner le dos à l’encyclique qui contribua à fomenter des siècles de colonisation, l’héritage destructeur de la doctrine de la découverte perdure.
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