Dans l’agglomération de Montargis, le sentiment d’impuissance des Français d’origine ukrainienne

Dans l'agglomération de Montargis, le sentiment d'impuissance des Français d'origine ukrainienne

Depuis le début du XXe siècle, une importante communauté ukrainienne s’est installée à Châlette-sur-Loing. Rencontre avec ces fils et filles d’Ukrainiens, bouleversés par le conflit en cours.

Le 24 février 2022, les troupes russes pénétraient en Ukraine. A 2.550 kilomètres de là, dans l’agglomération montargoise, à l’annonce de cette invasion, l’effroi s’est mêlé à la tristesse, la colère au choc, chez ces Ukrainiens de France dont les parents sont arrivés dans la première moitié
du XXe siècle et qui, depuis, veillent à garder vivantes ces racines.

Voyage au cœur de Vésines, « La petite Ukraine » de Châlette-sur-Loing

A Châlette-sur-Loing, dans le quartier de Vésines, l’église ukrainienne, 16, rue Gaston-Jaillon, reste aujourd’hui encore un point de rencontre important pour ces enfants de réfugiés qui, pour beaucoup, trouvèrent un emploi chez Hutchinson. 

Leurs parents étaient Ukrainiens, arrivés en France au cours de la première moitié du XXe siècle. Tous se retrouvent à la salle de l’église ukrainienne de Châlette, rue Gaston-Jaillon.

Ce mardi 20 février 2024, ils sont cinq dans la salle de réunion. 

Sylvie, Daniel, Jean-Pierre, Slawko et Eugène, réunis dans ce véritable petit bout d’Ukraine avec ses livres anciens, ses objets d’artisanat, ses photos, ses tableaux, comme ce portrait du poète Taras Chevtchenko, tous autour de Nataliya, 36 ans, originaire de Kharkiv et arrivée en France en novembre 2022.

La peur de l’utilisation de l’arme nucléaire

« Je suis partie car les gens étaient persuadés que Poutine allait utiliser l’arme nucléaire. J’ai eu peur », confie cette enseignante, dans un français qu’elle juge, à tort, encore trop imparfait. « Là-bas, il y a ma famille, mes amis ; moi, j’ai tout ce qu’il faut, ici, je suis en sécurité. Je culpabilise. »

« En état de choc »

Sylvie Orlyk, l’une des voix des Ukrainiens de Châlette-sur-Loing, avoue avoir été profondément perturbée par les premiers jours de guerre, malheureusement redoutés depuis des années. « Le lendemain de l’invasion, j’étais en état de choc, profondément perturbée », admet-elle, visiblement  éprouvée par la situation en Ukraine.

C’est un petit bout d’Ukraine, un petit musée constitué au fil des décennies.

A l’instar de Nataliya, tous se sentent profondément impuissants, presque fautifs de ne pouvoir faire plus. « On chiale, on crie, surtout au début. Il y a des soirs, je coupe la télé, je n’en peux plus. Ce sont nos racines, vous savez », reconnaît Jean-Pierre qui, comme tous ses amis, a fréquenté, enfant, l’école ukrainienne du dimanche.

Olga, qui n’a pu être présente ce jour-là, a cependant tenu à témoigner de sa propre douleur dans un email : « C’est sûr que nous ne dormons pas, que je lis les nouvelles d’Ukraine sur le web avec des larmes aux yeux. Mais c’est tout ce que nous pouvons faire, vu nos âges et nos handicaps », regrette cette fille d’Ukrainiens née à Montargis en 1934.

Sylvie Orlyk a fait le compte : en 2022, lors des premiers mois de guerre, beaucoup de choses ont été réalisées, de l’accueil de réfugiés à des conférences, des concerts ou des temps de prière communs avec les catholiques, les protestants et les musulmans de l’agglomération. Moins en 2023 et 2024.

Mobiliser, encore

Ce samedi 24 février, une marche et un rassemblement sont organisés à Orléans, et Sylvie Orlyk espère bien motiver autour d’elle pour y participer, malgré la tristesse et la fatigue face à un conflit qui n’en finit pas et qui semble moins mobiliser.

« Si en Occident, vous êtes fatigués, que devons-nous dire, nous… »

Tous le reconnaissent, les journaux français et les chaînes de télévision n’ont pas oublié cette guerre, qui continue d’être scrutée et expliquée. Jean-Pierre y consacre quasiment toutes ses fins de soirée, comme André, qui dit regarder avec attention LCI qui, « tous les jours depuis 2 ans, parle de l’Ukraine, du matin au soir jusqu’à minuit ». 

« Si en Occident vous êtes fatigués, que devons-nous dire, nous, dans les tranchées, dans le froid et la boue à recevoir les bombes », écrit celui qui n’a pu être présent en citant les propos d’un soldat. « Par conséquent, nous ne devons pas être fatigués car les Ukrainiens se battent, meurent pour nous. Pour leur liberté et pour la nôtre également ».

Pascale Auditeau

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