En Polynésie française, les terres jalousées des missionnaires catholiques

En Polynésie française, les terres jalousées des missionnaires catholiques

Le dimanche matin est l’une des rares occasions de vivre un semblant d’embouteillage à Tiputa, village de près de mille habitants de l’île de Rangiroa, dans l’archipel des Tuamotu. Six voitures et une dizaine de vélos cherchent leur place devant l’église, sur la fine bande de terre de cet atoll. Beaucoup de Paumotu, les habitants de l’archipel, passeront leur après-midi en short, le torse et les pieds nus, à pêcher sur un ponton. Mais le dimanche matin, ils sont en pantalon et chemise pour les hommes, robe longue pour les femmes, en dépit de la chaleur écrasante.

L’église Maria no te Hau de Tiputa est gérée par la première femme catéchiste des Tuamotu, Johanna Viriamu, qui assure les offices religieux, tandis qu’un prêtre vient régulièrement de l’île de Tahiti pour les sacrements. Celle qu’ici tout le monde appelle « Cocotte » recense une centaine de familles catholiques sur son atoll, même si plusieurs religions cohabitent souvent dans un même foyer. Aucun athée revendiqué parmi les quelque trois mille Paumotu de Rangiroa. L’atoll compte deux temples protestants, deux temples sanitos, une salle de prière adventiste, un chapiteau dévolu aux Témoins de Jéhovah… et quatre églises catholiques, dont deux dans des villages abandonnés. Les fidèles iront bientôt rénover l’une d’entre elles, même si elle ne sert plus.

A Tiputa, l’église et le cimetière catholiques appartiennent au conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti, le Camica, qui gère l’important patrimoine de l’Eglise de quatre des cinq archipels de la Polynésie française. « L’Eglise est présente partout, dans toutes les îles habitées, dans toutes les communes, note le nouvel économe du diocèse, Guy Besnard, mais c’est impossible de chiffrer l’ensemble des terres, ni en nombre ni en surface : ça demanderait un inventaire, et on n’a pas les ressources humaines pour le faire. » L’économat dispose ainsi de « centaines de transactions sur lesquelles il n’y a souvent pas le cadastre et souvent sans superficie et sans lieu précis ».

Même sans inventaire, chacun s’accorde pour dire que le patrimoine accumulé par l’Eglise est colossal. Et, à l’heure où il est impossible pour les jeunes ménages à revenus moyens d’acheter un terrain, la tentation est grande de lorgner vers cet omniprésent propriétaire terrien. Même s’ils restent un peu moins nombreux que les protestants, les catholiques possèdent plus de terres. Ils ne sont pourtant pas les premiers en Polynésie, puisque les protestants de la London Missionary Society débarquent à Tahiti en 1797. Les missionnaires catholiques français, eux, arrivent bien plus tard, en 1834, à Mangareva. Ils évangélisent facilement les petites îles, comme dans l’archipel des Gambier, où ils parviennent à bâtir une cathédrale et des églises avec un ingénieux procédé de chaux fabriquée à partir du corail.

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