François : un pape qui marche sur un fil

François : un pape qui marche sur un fil

En juillet 2022 s’affichait en couverture de « Paris Match » un prélat inconnu des Français mais pas des catholiques ultra-conservateurs : le cardinal guinéen Robert Sarah, chef de file des opposants au pape François et chantre d’une doctrine rigoriste de l’Eglise. Ce choix de une est alors le premier coup d’éclat de Vincent Bolloré, catholique dévot et futur propriétaire de « Match » : afficher le visage de Sarah, c’était autant affirmer son pouvoir sur l’hebdomadaire qu’envoyer un message clair aux catholiques réactionnaires, en pleine croisade contre le pape François.

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La une de « Match » est ainsi l’une des rares manifestations publiques de la guerre sourde qui fracture l’Eglise, de plus en plus écartelée entre progressistes et rigoristes. Un schisme latent qui prend une nouvelle dimension depuis que le pape jette ses dernières forces dans une réforme de l’Eglise qui, si elle aboutissait, pourrait changer durablement son poids et son image dans le monde.

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Depuis qu’il est apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome en mai 2013, après la renonciation surprise du très conservateur Benoît XVI, le souverain pontife n’aura cessé de bousculer la hiérarchie catholique et l’image papale, en imposant son style direct, aussi charmeur pour les foules qu’il peut être cassant face à la curie romaine. Premier pape de l’hémisphère Sud de l’histoire, plus ancré dans les périphéries qu’attiré par les capitales européennes, il est plus populaire chez les laïcs qu’auprès de certains fidèles. Précurseur en matière d’écologie – son encyclique de 2015 « Laudato si’ » est considérée comme un texte visionnaire –, il défend infatigablement les migrants et a opéré un rapprochement avec l’islam. Autant de raisons d’être vilipendé par les catholiques conservateurs, qui l’accusent de brader la soi-disant identité chrétienne de l’Europe. Et, a contrario, d’être porté à la une de « l’Obs », sans que nous ne taisions rien de ses contradictions.

Car le pape François marche sur un fil : attaqué par sa droite, il est aussi critiqué chez les catholiques progressistes, qui lui reprochent sa pusillanimité et ses homélies trop peu suivies d’effets. Ayant donné très tôt des gages d’ouverture – on se souvient de son exclamation « Qui suis-je pour juger ? » à propos des homosexuels – il n’a en réalité que peu fait évoluer la doctrine, laissant les différentes Eglises du monde, comme la très ouverte église allemande, interpréter de plus en plus librement le dogme catholique. Inclassable et contradictoire, diminué par la vieillesse et la maladie : beaucoup, au Vatican, glosaient déjà sur sa potentielle renonciation. C’était compter sans sa capacité à surprendre et sa volonté d’inscrire son héritage dans le marbre : depuis le printemps, il a multiplié les nominations de cardinaux fidèles pour s’assurer de la majorité du conclave qui choisira son successeur. Et il s’est engagé dans le synode sur la synodalité, une réforme du fonctionnement de l’Eglise potentiellement révolutionnaire.

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Le pape François laissera-t-il la même marque que Jean XXIII, qui, avec le concile Vatican II (1962-1965), avait fait souffler un vent de libération pour les fidèles ? Ordination d’hommes mariés, bénédiction des couples homosexuels, diaconat féminin et plus généralement place des femmes dans l’Eglise, autant de questions majeures que le synode, qui a ouvert ses portes aux laïcs, pourrait trancher d’ici à fin 2024. On pourrait en faire peu de cas, considérer que la doctrine catholique ne concerne en rien notre société sécularisée ou que l’Eglise est une institution déjà dépassée : ce serait méconnaître la force de frappe de la parole papale, qui touche 1,3 milliard de croyants, et la guerre de symboles qui se joue là.

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Car il y a bien un parallélisme entre la bataille de valeurs qui oppose conservateurs et progressistes dans l’Eglise, et celle qui sévit entre démocraties et régimes autoritaires – le pape François est d’ailleurs violemment attaqué par les dirigeants d’extrême droite. Le fait qu’une institution aussi figée que l’Eglise catholique puisse vraiment embrasser les évolutions du monde, ne peut être qu’un motif de satisfaction. C’est aussi par ces avancées-là que se gagne la bataille contre l’obscurantisme.

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