Au château de Chantilly, lieu enchanteur où les plaisirs naissent à chaque instant et à chaque pas avait écrit le roi Louis XV en 1723, Mathieu Deldicque est le directeur du musée Condé. « On y parle trop des hommes, ça manquait de figures féminines, et c’est ce qui m’a amené à m’intéresser à ce portrait de Louise-Marie (signé de Joseph-Désiré Court, vers 1833) m’accueillant le matin, m’intriguant et me disant au revoir le soir », entame-t-il.
La Province de Namur, à travers son Service des musées et du Patrimoine culturel, a principalement œuvré à constituer le contenu de cette exposition émouvante.
La majorité des objets et souvenirs glanés de cette Reine oubliée ont été sortis de divers palais de Belgique: le royal à Bruxelles, le palais de la Nation (le Parlement), et le provincial à Namur, et de leurs achives respectives. Plus surprenant, un grand tableau représentant Le sommeil de Jésus (1834) a été sorti de l’église de Houyet pour avoir été commandé en 1833 à destination de la chapelle catholique de la Reine Louise, puis offert par Léopold 1er à l’église de Houyet dont il posa la première pierre en 1851.
« Si on évoque Louise-Marie à Chantilly, c’est d’abord à l’attention des Français ayant oublié que cette princesse de France est devenue la première Reine des Belges », souligne Julien De Vos, le conservateur général des musées provinciaux.
Entre des tableaux, du beau mobilier, des bustes, des bijoux et même un pendule à son effigie s’intercalent des dessins exécutés de sa main ainsi que des albums romantiques où la première Reine consignait ses préférences artistiques. Un temps, elle apprit à dessiner des fleurs avec un maître en la matière, Pierre-Joseph Redouté.
« Notre thèse, poursuit Mathieu Deldicque, c’est que cette Reine discrète se révèle plus complexe et intéressante que l’image d’Épinal. Nous avons découvert que c’était une collectionneuse aux goûts précis » et, ajoute le conservateur provincial, conviant même des artistes aux repas officiels.
Des ballerines en satin
Outre le contenu de l’expo, les Namurois ont apporté aux Français une connaissance pointue et même intime de la première Reine, pour avoir lu environ 5400 lettres de sa correspondance fleuve (on parle de 30 000 lettres) entretenue avec sa famille.
En fait, Louise d’Orléans écrit parce qu’elle vit son mariage comme un exil déchirant. « La lecture de ces lettres nous a fait rentrer dans le person nage. On y a fait connaissance avec une Reine absolument pas gnangnan mais charitable, pieuse, très éduquée, maniant l’humour et distillant du piquant », souligne le passionné conservateur Julien De Vos, que l’on surprend à parler de Louise comme d’une parente. La prolifique épistolière française se révèle aussi très proche du peuple belge, à l’époque dépeint comme rustre, mal dégrossi mais attachant. Un peuple qui, à peine libéré de la férule de l’occupant hollandais, doit s’inventer un pays, se doter d’institutions, se forger une identité et une âme. Et qu’elle regarde faire avec tendresse.
L’exposition, dans son sous-titre, entend retracer le destin romantique de cette femme propulsée Reine, un titre tombé du ciel qu’elle cherche à incarner dans l’ombre écrasante de son royal époux.
Tous les objets mis en lumière dans les 5 pièces d’enfilade du cabinet des Estampes, au sous-sol du château de Chantilly, éclairent des fragments de sa vie personnelle, de son amour des collections et de ses talents d’aquarelliste. On y admire, entre autres pièces originales, une paire de ballerines en satin, symboles d’un faste suranné rayonnant à travers des bals. Ainsi qu’un ensemble en bois sculpté et doré, de style Empire, cadeau de mariage du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie à leur chère fille.
De plus sombres tableaux illustrent sa triste fin, à Ostende, le 11 octobre 1850. De petite santé, Louise est morte des suites d’une tuberculose très mal soignée. Il a fallu qu’elle meure pour que les Belges se mettent à pleurer cette « bien-aimée », à louer sa grâce et son sens de la famille, et à la faire passer du statut de Reine effacée et méconnue à celui d’icône de la jeune monarchie belge.
Battue et sucrée
Cette exposition co-réalisée par l’institution provinciale offre une occasion d’escapade à moins de 300 km de Namur. Proche donc et inspirante aux bouches sucrées. C’est en effet au château de Chantilly que la mythique crème dite « à la Chantilly » aurait été inventée et battue pour la 1ère fois par François Vatel, maître d’hôtel du château de Chantilly entre 1663 et 1671.
À Namur, le 21 mars
L’exposition Louise d’Orléans est accessible au château de Chantilly (France) jusqu’au 16 février 2025 (au cabinet des Estampes). Elle reviendra ensuite à Namur, au musée des Arts Anciens (TreM. a), où elle sera complétée et augmentée de nombreux autres documents, plus biographiques, parmi lesquels des lettres et des dessins. Y sera aussi exposée la tête de la statue en bronze (par galvanoplastie) de la Reine dite en majesté, qui trôna sur un socle des décennies durant sur la place d’Armes de Philippeville. Avant d’en être descendue, très dégradée. Rendez-vous le 21 mars 2025, et jusqu’au 15 juin.
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