Un pavillon d’école secondaire francophone au centre-ville d’Ottawa dès août

Un pavillon d’école secondaire francophone au centre ville d’Ottawa dès août

Dans une lettre aux parents et aux membres du personnel acheminée jeudi et que Le Droit a pu consulter, le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) confirme qu’il a l’intention d’ouvrir un pavillon secondaire de cette école – située presque 20 kilomètres plus loin – dans le couvent Saint-Jean-Baptiste, sis sur l’avenue Empress, à deux pas des plaines LeBreton.

À la suite d’un processus d’appel de propositions qui s’est déroulé en coulisses ces derniers mois et auquel le CECCE a répondu, l’organisation a été choisie et des négociations ont par la suite suivi leur cours. Au final, une offre d’achat pour le bâtiment (incluant le terrain) a récemment été signée par toutes les parties. Le montant de l’achat n’a pour l’instant pas été révélé.

«On s’est entendu sur un prix et des conditions, ça nous permet d’occuper le bâtiment dès la prochaine rentrée [prévue le 27 août]. C’est un accès assez rapide», mentionne en entrevue le directeur de l’éducation, Marc Bertrand.

Deux niveaux pour débuter

L’organisation confirme que c’est d’abord les élèves de 7e année qui pourront y être accueillis à la rentrée des classes, mais que l’objectif à moyen et long terme – selon l’intérêt des parents – est d’avoir tous les niveaux (jusqu’à la 12e année) sous le toit de l’immeuble dont la paroisse a été fondée il y a plus de 150 ans.

«Ça ouvre comme un pavillon d’une école existante, on ne voulait pas déchirer une communauté déjà existante. On a l’intention d’offrir [dès le début] la 7e année et possiblement la 8e. Ça va dépendre de l’intérêt [une séance d’information est prévue ce mardi]. On pourra déterminer le nombre de groupes et d’élèves, souligne M. Bertrand. Le plan est d’ajouter à moyen et long terme d’autres niveaux. Si un bon nombre d’élèves s’inscrivent en 7e et 8e, on pourrait ajouter la 9e, ça pourrait se remplir rapidement si une cohorte s’ajoute chaque année. Le bâtiment était bien entretenu par les frères, il y a déjà des espaces qui pourraient servir de salles de cours [jusqu’à six classes pour débuter].»

Le CECCE prévoit accueillir au départ des élèves de 7e et 8e année, avant de progressivement y intégrer les autres niveaux scolaires.

Les parents intéressés auront jusqu’au 12 juillet pour signifier leur intérêt.

Le vaste édifice en forme de carré avec cour extérieure au centre avait entre autres comme locataire le Collège universitaire dominicain, qui a annoncé sa fermeture au printemps. La paroisse servira de lieu de rassemblement pour l’école et un réaménagement complet du couvent est anticipé.

Des besoins «criants»

L’organisation qui qualifie le tout «de tournant significatif pour la communauté scolaire».

«Cette initiative répond à une demande croissante et longtemps revendiquée par les familles francophones de la région, désireuses d’offrir à leurs enfants une éducation de qualité en français. L’acquisition du couvent Saint-Jean-Baptiste représente une opportunité unique pour le CECCE de se positionner dans le secteur d’Ottawa Centre-Nord où les besoins en matière d’éducation francophone sont criants», note le conseil scolaire dans sa missive aux parents.

Selon Marc Bertrand, la présence de deux écoles élémentaires du CECCE (Au Coeur d’Ottawa et Saint-François-d’Assise) justifiait depuis un bon moment le besoin d’une offre au secondaire dans le secteur centre et nord de la capitale, comme le réclame un regroupement de parents, qui déplore l’absence d’école secondaire francophone pour un millier d’élèves dans ce secteur alors que sept écoles de langue anglaise s’y trouvent.

«Il y a bon nombre d’élèves qui sont dans nos écoles élémentaires qui, après la 6e année, se dirigent vers les conseils anglophones, alors pour nous, c’est la volonté d’offrir une suite, une éducation de qualité en français. On veut qu’ils demeurent dans le réseau, signale-t-il. Il y avait une opportunité parce qu’il y a un vide. Il n’y a pas d’école en plein coeur du centre-ville. On retient quand même bon nombre d’élèves [au secondaire] mais on en perd et c’est là où le bât blesse le plus. On veut offrir une pérennité de la langue.»

Le directeur de l'éducation du CECCE, Marc Bertrand.

À son avis, quand le scénario de l’achat du couvent est venu sur la table, le CECCE a rapidement réalisé qu’il y avait des «atomes crochus» entre la vocation actuelle du bâtiment, les services en français et le lien avec le volet catholique.

Le CECCE n’aura pas recours au financement de la province pour faire cette transaction.

«Il y a différentes façons d’acquérir des sites. Les redevances d’aménagement scolaire [qui servent à financer l’acquisition de sites scolaires et les coûts connexes dans les nouveaux développements résidentiels, selon des ententes avec les municipalités], on s’en sert régulièrement pour acheter des terrains. Ce n’est pas la première fois, ça peut financé ainsi. Le reste [de la somme] provient d’une réserve», explique le gestionnaire.

Pas de conflit avec un autre projet

Selon le CECCE, même si le groupe de parents qui s’est mobilisé ces dernières années pour une école secondaire au centre-ville d’Ottawa avait des pourparlers avec le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), il ne faut pas voir cette annonce comme une façon de couper l’herbe sous le pied au réseau public, qui attend des réponses pour une demande de construction d’une école secondaire à proximité des plaines Le Breton. Des discussions sont en cours avec la Commission de la capitale nationale (CCN).

«On avait aussi demandé du financement pour ce site-là dans les années précédentes et on ne l’avait pas obtenu. Le groupe a choisi d’aller vers le CEPEO, ça leur appartient, mais dans ce groupe-là il y a des parents des deux conseils (public et catholique). Pour nous, c’est l’occasion d’offrir une école dont nos élèves pourront bénéficier»

—  Marc Bertrand, directeur de l’éducation, CECCE

Dans sa lettre, le CECCE soutient que ce nouveau projet «s’inscrit pleinement dans [sa] planification stratégique […]», en plus de mentionner que «cette réalisation a été influencée et accélérée par l’engagement et la persévérance des parents de la communauté».

«Depuis longtemps, un regroupement de parents militent pour la création d’une école secondaire francophone dans le Centre-Nord d’Ottawa, particulièrement dans les quartiers municipaux Kitchissippi et Somerset. Avec des centaines d’élèves francophones dans le secteur Ottawa-Centre, sans école secondaire francophone à proximité, ce nouveau pavillon secondaire comblera un besoin essentiel», souligne-t-on.

Des parents satisfaits mais qui en veulent plus

Le Regroupement communautaire pour une école secondaire de langue française à Ottawa-Centre, qui répète que 17 quartiers urbains du centre-ville sont privés d’éducation francophone au secondaire à distance raisonnable, a d’ailleurs réagi par écrit à cette annonce en applaudissant l’initiative du CECCE tout en précisant qu’il poursuit sa bataille.

Une portion des plaines LeBreton, où une école secondaire francophone pourrait voir le jour dans les années à venir.

«Les efforts du regroupement commencent à porter fruit. […] Cet avancement offre un choix pour certains de poursuivre l’éducation en français après la sixième année dans le secteur. Nous continuons les efforts pour garantir une solution permanente d’une école secondaire de langue française équivalente aux écoles servant la majorité qui répond à l’ensemble des besoins de plus de 1600 ayants droit dans Ottawa-Centre», spécifie-t-on.

Le CECCE, qui a récemment obtenu un financement de 41 millions de dollars pour une nouvelle école secondaire dans Riverside-Sud, plaide que les besoins sont toujours en croissance à plusieurs endroits dans la capitale, en particulier dans l’ouest (Barrhaven, Kanata) de même que dans l’est (Orléans).

«Les choses vont bon train [avec des projets en construction ou en attente d’approbation] mais c’est sûr qu’il y a toujours des besoins. On veut offrir des écoles avant que les [classes] portatives s’ajoutent en trop grand nombre», de dire M. Bertrand.

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