La déflagration est immense. La CEF se résout à créer une commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), également nommée commission Sauvé. Le 5 octobre 2021, après deux ans et demi de travail, elle rend son rapport. Elle évalue, depuis 1950, à 216 000 le nombre de victimes de violences sexuelles commises par un prêtre, un diacre ou un religieux. La Ciase recommande à l’Église de bâtir un processus de reconnaissance « à la mesure de la chape de silence qui a couvert les violences sexuelles », mais aussi de remettre en cause l’« excessive sacralisation de la personne du prêtre ».
L’évêque d’Orléans, l’honneur de l’Église
Le 25 mars 2018, on n’en est pas encore là quand Jean-François Bernard va se résoudre à parler. Ce quadragénaire vannetais a regardé la veille, sur France 3, une émission télé intitulée : « Pédophilie, un silence de cathédrale ». Il contacte la cellule diocésaine d’écoute des victimes de la pédophilie, l’une des premières de France, créée, en 2014, par Jacques Blaquart, évêque d’Orléans qui, dans cette affaire, sauva l’honneur de l’église.
Jean-François Bernard révèle avoir été violé par le père Olivier de Scitivaux durant l’été 1982, alors qu’il avait dix ans, à Perros-Guirec, au sein de la colonie de vacances du Quinquis. Olivier de Scitivaux en était animateur puis directeur jusqu’en 2007.
Comportements déplacés
Il se trouve que Jacques Blaquart, évêque d’Orléans depuis 2010, a, concomitamment, reçu les confidences d’un autre adulte, Jules (1), lui aussi victime de ce même prêtre, à Perros-Guirec, entre 1992 et 1997. Jacques Blaquart en informe le procureur et suspend Olivier de Scitivaux, qui est alors recteur de la basilique de Cléry Saint-André (Loiret).
Les prédécesseurs de Jacques Blaquart n’ont pas fait preuve de la même célérité. Les gendarmes de la brigade de recherches d’Orléans découvriront qu’une sœur bénédictine avait alerté des comportements déplacés d’Olivier de Scitivaux lors d’un pèlerinage à Rome, en avril 2008.
Une responsable d’aumônerie outrée
Plus édifiant encore, dès fin 1997, trois familles croyantes s’étaient étonnées du comportement « troublant » d’Olivier de Scitivaux. En février 1998, nouvelle alerte. Idem en 1999 : cette fois, des fidèles sont choqués du peu de contenance du père de Scitivaux, qui presse contre lui un jeune adolescent lors d’une messe de funérailles. En juin 1999, Olivier de Scitivaux change de paroisse à la demande du vicaire général. Une responsable d’aumônerie est outrée, car, selon elle, le problème a seulement été déplacé. Le vicaire général dira ne pas se souvenir qu’on l’ait informé de « choses » concernant ce prêtre.
« Le super ami » de ses parents
Olivier de Scitivaux est placé en garde à vue en avril 2018. Il concède des caresses « fortuites », liées à son tempérament tactile. Il finit par reconnaître les agressions sexuelles sur Jules. Il est mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineur. Les faits commis sur Jean-François Bernard se révéleront être prescrits (2). L’affaire est relatée par le quotidien régional la République du Centre.
Trois garçons d’une même fratrie abusés
En mai 2018, Pascal, prévenu par sa mère qu’Olivier de Scitivaux est impliqué dans une affaire de pédophilie, contacte les enquêteurs. Il leur déclare avoir subi des violences sexuelles pendant cinq années, notamment à Perros-Guirec. Les faits ont débuté alors qu’il avait huit ans. Le prêtre était « le super ami » de ses parents. Réentendu, Olivier de Scitivaux reconnaît ces nouveaux faits puis concède avoir également abusé les deux frères de Pascal. Tous trois n’en avaient jamais parlé entre eux, chacun étant convaincu d’être la seule victime…
20 ans de réclusion encourus
Le procès qui s’ouvre permettra, notamment pour Pascal, dont la vie a été particulièrement bouleversée par ces abus, « de commencer à sortir d’un sentiment d’injustice et participera à sa reconstruction psychique », a estimé l’expert psychologue. Les débats devraient durer jusqu’à vendredi. Olivier de Scitivaux, sous contrôle judiciaire depuis mai 2019, encourt 20 ans de réclusion.
1. Hormis pour Jean-François Bernard, qui ne souhaite pas être anonymisé, tous les prénoms ont été modifiés.
2. Le délai de prescription concernant les crimes sexuels commis sur mineur est de 20 ans, à compter de la majorité de la victime.
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