C’était la même angoisse tous les dimanches matin. Emmanuel (les personnes citées par un prénom ont requis l’anonymat) jetait un œil à sa montre toutes les cinq minutes. Cette montre offerte à sa communion et dont les aiguilles ne cessaient de tourner. Chaque minute rapprochait le jeune garçon, 10 ans, du départ du bus, à 19 heures. Direction Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), l’institut catholique pour garçons, à trente minutes de Pau, où il a vécu en internat, la semaine, de 1973 à 1980.
A 60 ans aujourd’hui, le Palois a encore les mains qui tremblent, la voix qui se bloque ou les larmes qui coulent en se plongeant dans ces souvenirs douloureux. Dès le CM2, il découvre « le régime de la terreur » et les « pétages de gueule ». En journée, lui et ses camarades ont un « jeu » : se plaquer contre un mur dès qu’ils croisent un des prêtres de l’établissement, pour éviter les caresses sur les fesses. Emmanuel a subi des agressions sexuelles. « J’ai eu de la chance, je n’ai pas été violé », estime-t-il, comme un moindre mal.
Les trois dernières années à Bétharram, Emmanuel a porté un gant de toilette dans son slip, qu’il mettait en cachette chez ses parents le dimanche, en fin d’après-midi, pour se protéger des attouchements. Le jeune homme est sorti « cassé » de cette scolarité, et a passé une partie de sa vie en haute montagne, coupé du monde. Il est toujours saisi d’angoisse le dimanche soir. Depuis 1980, il n’a plus jamais porté de montre.
Depuis le début de l’année 2024, 33 anciens élèves ont déposé plainte pour des faits de violences, d’agressions sexuelles ou de viols au sein de l’ensemble scolaire Notre-Dame de Bétharram, rebaptisé Le Beau Rameau, en 2009. Les faits se sont surtout déroulés entre 1970 et 1990, dans cet établissement privé sous contrat des Pyrénées-Atlantiques. Selon les victimes, qui se sont constituées en collectif, environ la moitié des plaintes seraient de nature sexuelle et deux concerneraient des faits non prescrits. L’ensemble vise pour l’instant 6 prêtres (dont cinq, au moins, sont décédés) et 2 surveillants laïcs. Le 1er février, le parquet de Pau a ouvert une enquête préliminaire. Le ministère de l’éducation nationale indique, de son côté, que « les services académiques sont en lien avec l’autorité judiciaire au sujet de la procédure judiciaire en cours », précisant que l’académie de Bordeaux « procède régulièrement à des contrôles sur les établissements privés sous contrat sur la base du respect des exigences pédagogiques réglementaires découlant de la passation du contrat ».
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