La première fois que le nom des Chevaliers de Colomb a résonné à l’oreille de François de Brun, c’était il y a sept ans. Un de ses amis bordelais avait lu un article dans la presse chrétienne, évoquant l’émergence du mouvement en France. « Il se posait justement la question de fonder un projet à destination d’hommes catholiques : cette proposition de le faire, au service d’une paroisse et dans un climat d’entraide, lui a parlé. Il a donc décidé de monter un conseil à Bordeaux, que j’ai rejoint. Aujourd’hui, cet engagement m’aide à être un meilleur homme, un meilleur époux et un meilleur père », raconte le père de famille de 36 ans, qui travaille dans le secteur de l’immobilier à Libourne (Gironde), où il a lui-même lancé un autre conseil de chevaliers.
« Conseils » – du nom de ces équipes d’une à plusieurs dizaines d’hommes, à l’échelle des paroisses –, « intronisations », « confrérie »… Au-delà des États-Unis, où elle possède une forte influence depuis sa fondation à la fin du XIXe siècle par le père Michael J. McGivney, l’organisation caritative use d’un vocabulaire qui peut déconcerter dans le paysage ecclésial français.
« Il a fallu faire ici un travail d’inculturation et de pédagogie. Le nom même des Chevaliers de Colomb a pu susciter des moqueries, certains considérant l’esprit de chevalerie comme quelque chose de rétrograde ou d’élitiste. L’aventure a commencé par une leçon d’humilité », reconnaît Arnaud Bouthéon, cofondateur du Congrès Mission et fer de lance du lancement, officialisé en 2016, du mouvement en France.
« Couteau suisse »
Quels en sont les contours et le fonctionnement ? Se défendant d’être des « boy-scouts romantiques sur le retour » ou un « club de pieux bien-pensants », l’association française se veut « simple, pauvre et incarnée ». « Les conseils ont vocation à s’intercaler dans le tissu paroissial et caritatif local, pour répondre aux besoins du prêtre et de la communauté : ils ne vivent pas repliés sur eux-mêmes, mais au service de ce qui existe déjà », rappelle Arnaud Bouthéon, insistant sur la dimension « populaire et missionnaire » du projet.
« Ils ont un peu un rôle de “couteau suisse” : dès qu’il y a un souci, on peut les appeler pour chercher une solution ; c’est une manière de vivre la foi en actes », abonde le père Pierre Amar, prêtre du diocèse de Versailles (Yvelines) et conseiller spirituel national de la confrérie.
Maraudes, restauration de chapelles, collectes pour des femmes enceintes précaires, « coups de main » pour le déménagement d’un paroissien esseulé, pèlerinages… Les actions des chevaliers français sont très diverses. Pour François, en Gironde, cela a pu prendre la forme d’un repas organisé, en lien avec la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, avec une dizaine de familles de Libourne dans le besoin.
Autres piliers
Outre le service, l’engagement des chevaliers repose sur trois autres piliers : la foi (chapelet, confession mensuelle, prière matinale à saint Joseph…), la famille et la défense de la vie. « Ce dernier point peut aussi bien impliquer de l’aide aux personnes de la rue que des enjeux de formation et de service sur la bioéthique, la promotion de la dignité de la vie », précise Arnaud Bouthéon. La question de l’IVG apparaît moins exacerbée qu’aux États-Unis, où le mouvement finance de nombreuses initiatives « pro-vie ».
Aujourd’hui, le mouvement essaime modestement en France : 1 100 chevaliers pour une quarantaine de conseils, implantés dans une vingtaine de diocèses avec l’accord des évêques des lieux (Paris, Lyon, Rouen, Toulon, Angers…) « Cela suit doucement son cours ; nous ne cherchons pas à faire beaucoup de communication externe », précise Arnaud Bouthéon.
Auprès de quelles sensibilités ecclésiales recrutent-ils, alors que les Chevaliers de Colomb sont souvent associés outre-Atlantique aux milieux conservateurs ? « La spiritualité est plutôt classique, loin de toute caricature, et la dévotion est populaire », répond-il. « Les hommes de tous états de vie sont bienvenus. Cela aboutit à des groupes avec une réelle diversité sociale, où un avocat peut côtoyer un agent de ménage en entreprise », abonde Emmanuel Ménager, 70 ans, chevalier avec son fils Louis-Bernard, jeune trisomique de 25 ans, dans un conseil en Vendée.
Lien avec les États-Unis
En France, l’ombre de l’organisation mère américaine – officiellement non partisane, mais qui cherche à promouvoir ses valeurs en finançant des médias catholiques conservateurs, comme EWTN – a pu soulever des interrogations. « J’ai dû répondre parfois à des questions de prêtres ou d’évêques un peu méfiants au début. Mais les préjugés tombent très vite devant les actes », assure le père Amar.
Tout en reconnaissant que les contextes sociétaux et politiques sont très différents entre les deux pays – et sans remettre en cause les « bonnes intentions » des responsables français –, un bon connaisseur des réseaux ecclésiaux français et américains veut inviter à rester prudent, à terme, devant la tentation « de plus en plus forte » en France d’instrumentaliser le religieux au service de combats politiques ou civilisationnels.
D’autres initiatives en France
Financièrement, alors que les Knights of Columbus sont un important soutien du Vatican, la branche française indique ne pas percevoir de subventions des États-Unis. Son modèle repose sur une cotisation, modeste – de 30 à 50 € par chevalier – versée aux conseils, qui choisissent d’allouer leur budget à des besoins associatifs locaux. Une part de ce montant est aussi reversée à l’échelon national de l’organisation, pour sa structuration ou des projets à plus grande échelle : pèlerinage, convention, actions caritatives…
De façon ponctuelle, d’autres initiatives ont été soutenues par l’association internationale, comme la réalisation avec le diocèse aux armées d’un « carnet du militaire chrétien » distribué à 5 000 soldats, la production en 2017 du spectacle son et lumière Dame de Cœur à Notre-Dame de Paris ou, plus récemment, Holy Games pendant les JO de Paris 2024.
Plus largement, le développement des Chevaliers de Colomb en France s’inscrit aussi dans le cadre d’une croissance des propositions non mixtes dans l’Église. Cette tendance, parfois controversée, analyse un responsable de la Conférence des évêques de France, « s’amplifie en réaction aux grands bouleversements anthropologiques de notre époque, brouillant les repères traditionnels des genres et des identités ». Un des ressorts qui participe du discret essor en France de l’association.
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Une organisation mondiale née aux États-Unis
Les Chevaliers de Colomb ont été fondés en 1882 dans le Connecticut par un prêtre d’origine irlandaise, le père Michael J. McGivney (1852-1890), béatifié en 2020. Très engagé dans la lutte contre la pauvreté, il a voulu rassembler des groupes d’hommes catholiques autour de quatre valeurs chevaleresques : l’unité, la charité, la fraternité et le patriotisme.
Aujourd’hui,l’ordre recense près de 2 millions de membres. Ils sont très présents aux États-Unis mais aussi au Canada, aux Philippines, et se sont développés en Pologne, au Mexique, en Corée du Sud, en France…
Financièrement, l’ordre est l’un des principaux donateurs du Saint-Siège. Sa compagnie d’assurance compte plus de 1,7 million de souscripteurs aux États-Unis.
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