Enseignement catholique : « La diversité des propositions éducatives est une richesse

Enseignement catholique : « La diversité des propositions éducatives est une richesse

Que ce soit pour y travailler ou pour lui confier ses enfants, celui qui fait le choix de l’enseignement catholique est habitué à devoir répondre à cette question : « Mais pourquoi l’enseignement catholique ? », comme s’il y avait une forme d’étrangeté dans ce choix qui appellerait une justification particulière.

Pourtant, l’enseignement catholique en France n’est pas une anomalie ou une incongruité politique : en plus d’être l’héritier d’une riche tradition éducative, il s’inscrit résolument dans un projet d’éducation nationale partagé, projet au sein duquel il introduit non seulement du pluralisme, mais aussi une certaine conception de la personne et une modalité bien spécifique de la liberté d’enseignement.

Le « caractère propre » des établissements

La caractéristique principale des établissements catholiques sous contrat d’association avec l’État tient dans la notion de « caractère propre » reconnu à ces établissements depuis la loi Debré en 1959, notion qui désigne l’espace de liberté dont ils disposent pour mettre en œuvre leur spécificité.

Cette liberté est conditionnée au respect d’obligations fondamentales qui forment le cadre général par lequel ils sont associés à l’État : respect des programmes officiels de l’éducation nationale ; enseignants recrutés au même niveau de qualification que dans l’enseignement public ; accueil de tous les élèves ; conformité aux règles d’encadrement et d’infrastructures ; respect de la laïcité, etc. En contrepartie du respect de ces obligations, l’État finance les salaires des enseignants et contribue aux frais de fonctionnement. À ce titre, loin de s’opposer à l’école publique, les établissements catholiques sous contrat contribuent au projet d’éducation nationale.

Dans sa participation au service de ce bien commun qu’est l’éducation, le « caractère propre » des établissements renvoie à l’idée selon laquelle chaque structure peut choisir de déployer un projet éducatif particulier – projet choisi en conscience par les familles au moment de l’inscription et que leurs contributions ont pour fonction de soutenir.

Et il ne s’agit pas là de grandes idées théoriques : il suffit de visiter quelques établissements catholiques au moment de leurs portes ouvertes pour constater la très grande diversité de projets. En fonction de son histoire ou du charisme auquel il se réfère, chaque établissement a une manière bien à lui de dire ce qu’il souhaite proposer aux familles et de le traduire concrètement dans l’organisation scolaire, la gouvernance, la relation aux parents, les pratiques éducatives et pédagogiques, etc. Le « caractère propre » est en somme l’espace du sens et du souffle qui distingue tel établissement de tel autre, mais qui permet surtout, dans n’importe quel établissement catholique, d’articuler la dimension académique à une conception chrétienne de la personne humaine.

Le bénéfice commun de la diversité

Mais pourquoi ce double régime public-privé en matière d’éducation nationale ? On pourrait se contenter d’un argument historique, du type : « c’est un héritage du passé », car l’histoire a bien sûr un poids important dans la constitution du paysage éducatif actuel. Je crois cependant qu’il ne faut pas négliger l’argument politique selon lequel, quel que soit le choix opéré par les familles, notre bien commun éducatif gagne quelque chose à introduire de la diversité et du choix au sein de la proposition globale d’éducation nationale.

Il y a de fait un bénéfice collectif à tenir ensemble d’une part une entente sur un contenu pédagogique et sur un ensemble de savoirs (les fameux programmes), et d’autre part une diversité des structures qui servent ce commun. Double reconnaissance : d’un côté, celle de l’importance d’un contenu commun, nécessaire pour constituer un corps national ; et de l’autre, celle de la pluralité des consciences et de leur liberté, nécessaire pour honorer l’altérité qui constitue le commun.

Vision trop idéalisée ?

N’est-ce pas là une vision trop idéalisée ? On connaît en effet les critiques qui, parfois sans mesure, reprochent à l’enseignement catholique d’être réservé à certaines familles et d’être à ce titre un moyen de servir non pas le commun… mais l’entre-soi.

Je crois que c’est faire bien peu de cas non seulement de la très grande variété des établissements catholiques, qui connaissent des réalités sociologiques très différentes, mais aussi des mécanismes très concrets par lesquels certains freins à l’ouverture restent bloquants (par exemple les cantines non subventionnées par les pouvoirs publics, ce qui aboutit à des tarifs parfois prohibitifs pour certaines catégories de familles) et de tout ce qui est mis en place à toutes les échelles pour répondre à ces défis.

Il convient surtout de redire que ce qui pousse à cette ouverture des établissements, ce ne sont pas tant les indicateurs sociologiques ou les protocoles que la tradition d’accueil qui a prévalu à la création de ces écoles et, plus fondamentalement bien sûr, l’urgence évangélique qui commande que les plus pauvres ne se retrouvent pas à la porte de la proposition catholique d’enseignement – ce qui serait un comble.

[1] Louis Lourme a dirigé pendant huit ans l’établissement Saint-Joseph-de-Tivoli, à Bordeaux, un établissement catholique sous contrat d’association avec l’État et sous tutelle jésuite. Il a dirigé la publication d’Afin que nous portions du fruit. Missions d’une école catholique chez Bayard. Il avait déjà dirigé chez Bayard la publication d’Éduquer, c’est-à-dire ? Anthropologie chrétienne et éducation, en 2019.

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