Le palais des Rois Catholiques
Durant les dernières années du XVe siècle, les Rois catholiques ordonnent la construction d’un palais dans l’aile nord de la structure andalouse, formant un deuxième étage au palais existant. Cette édification détruit les parties supérieures des chambres taifas afin d’introduire les poutres qui supporteront le nouveau palais.
Ces travaux sont datés entre 1488 et 1495. Des architectes mudéjars, tels Faraig et Mahoma de Gali, y participèrent. Tout comme les architectes de Pierre IV (Yucef et Mohamat Bellito), ils suivirent la tradition des maîtres d’œuvre mudéjars de la Aljafería. L’accès au palais se fait par l’escalier noble, une construction monumentale intégrée par deux amples tronçons encadrés par des gardes-fous de plâtre géométriques peints à la chaux. L’escalier est lumineux grâce aux baies vitrées en plein cintre engrêlées de motifs végétaux de tradition gothique et d’influence mudéjare, couronnées en crochet sur la clé des arcs.
Le plafond est recouvert de somptueux entrevous transversaux disposés entre les poutres principales, décorés à la peinture à la détrempe représentant les motifs iconographiques propres aux rois catholiques : le joug et les flèches alternent des tableaux en grisaille de grottesco et a candilieri, annonçant les décorations typiques de la Renaissance.
L’escalier donne sur un couloir au premier étage, qui communique avec les dépendances royales. Il ouvre sur une galerie de colonnes de fûts torses reposant sur des bases sculptées de reliefs anthropomorphiques. Afin d’ériger ce mirador et les nouvelles dépendances, il fut nécessaire de sectionner les parties hautes des salons taifas du XIe siècle ainsi que de placer devant le portique nord cinq piliers octogonaux. Ces piliers et les arcades appuyées derrière eux forment un nouvel antéportique, unissant les deux pavillons perpendiculaires andalous.
Sur la porte principale d’accès à la salle du trône, formée par un arc trilobulé outrepassé, est ornée d’un tympan de cinq lobules au centre duquel le blason de la monarchie des Rois catholiques est représenté : les blasons des royaumes de Castille, León, Aragon, Sicile et Grenade, soutenu par deux lions. La décoration se termine par une délicate ornementation végétale en chaux, qui se retrouve dans les chapiteaux des jambages. Le portail est entièrement travaillé en plâtre durci, le matériel prédominant dans les intérieurs de la Aljafería, car les artisans mudéjars perpétuent les matériaux et techniques de l’art musulman.
Deux amples baies vitrées de triple arc mixtiligne comprennent des jalousies à leurs clés : l’espace intérieur des salles royales est ainsi illuminé.
Au fond de la galerie, plusieurs salles sont disposées, précédant la salle du trône. Ces salles sont appelées « les salles des pas perdus ». Il s’agit de trois petites pièces de base carrée communiquant entre elles par de grandes baies vitrées avec des jalousies donnant sur le patio de Saint-Martin. Ces salles étaient utilisées comme antichambres, pour l’attente de ceux qui allaient être reçus par les rois.
Actuellement, seules deux de ces pièces sont visibles, la troisième a été fermée lors des restaurations visant à reformer la coupole de la mosquée. Son plafond a été déplacé dans une pièce attenante au salon du trône. Les sols de ces salles sont remarquables : à l’origine, des carreaux de faïence carrés ou hexagonaux de céramique vitrifiée de couleurs formaient de capricieux liserés. Ils furent élaborés dans les historiques ateliers de poterie de Muel (Saragosse) à la fin du XVe siècle. Les fragments conservés ont permis de reconstruire totalement les sols, avec de la céramique imitant la forme et la disposition originales. Cependant, la qualité des reflets vitrifiés est moindre.
Les plafonds de style mudéjar-rois catholiques sont constitués par trois magnifiques pièces de charpentiers mudéjars aragonais. Ces plafonds sont formés de deux réseaux géométriques en bois taillé, peint et plaqué à l’aide de feuilles d’or. Entre les différentes moulures, on observe les motifs héraldiques des Rois catholiques : le joug, les flèches et le nœud gordien qui s’unit au thème « Tanto monta » -c’est pareil- (afin de défaire le nœud gordien, il est pareil de le couper ou le dénouer, selon l’anecdote attribuée à Alexandre le Grand), ainsi que de multiples fleurons de feuilles se concluant par des pommes de pin retombant.
La Salle du Trône
Il est plus difficile de décrire la magnificence et somptuosité du plafond de la salle du trône. Ses dimensions sont considérables : 20 mètres de long sur 8 de large. Il est soutenu par d’amples poutres décorées par des liserés. Elles forment des étoiles à huit branches à leurs intersections, ainsi que trente profonds caissons.
L’intérieur de ces caissons est formé par des octogones avec un fleuron central de feuillage frisé se concluant en pommes de pin retombantes qui symbolisent la fertilité et l’immortalité. Cette structure était reflétée sur le sol : trente carrés avec leurs octogones.
Une galerie d’arcs en accolade permet le passage : les invités pouvaient contempler les cérémonies royales depuis cette galerie. Enfin, toute cette structure s’appuie sur une armature de moulures concaves en nacelle, ornées de motifs végétaux et zoomorphes (feuilles de vignes, raisin, dragons ailés, animaux fantastiques…). Sur la frise dessinée sur tout le périmètre de la salle apparaît une légende de calligraphie gothique :
« Ferdinandus, Hispaniarum, Siciliae, Corsicae, Balearumque rex, principum optimus, prudens, strenuus, pius, constans, iustus, felix, et Helisabeth regina, religione et animi magnitudine supra mulierem, insigni coniuges, auxiliante Christo, victoriosissimi, post liberatam a mauris Bethycam, pulso veteri feroque hoste, hoc opus construendum curarunt, anno salutis MCCCCLXXXXII. »
La traduction de cette inscription : « Ferdinand, roi des Espagne, de Sicile, de Corse et des Baléares, le meilleur des princes, prudent, valeureux, pieux, constant, juste, heureux, et Isabelle, reine, supérieur à toute femme par sa piété et sa grandeur d’esprit, éminents époux victorieux grâce à l’aide du Christ, après avoir libéré l’Andalousie des Maures, expulsé l’ancien et féroce ennemi , ordonnèrent l’édification de cette œuvre l’année du Salut 1492. »
sainte-marie-orleans.org vous produit ce texte qui aborde le thème « Paroisse Sainte-Marie d’Orléans ». Le but de sainte-marie-orleans.org étant de rassembler en ligne des données sur le sujet de Paroisse Sainte-Marie d’Orléans puis les diffuser en essayant de répondre du mieux possible aux interrogations que tout le monde se pose. Cet article se veut reconstitué de la façon la plus correcte que possible. Si jamais vous projetez d’apporter quelques précisions autour du sujet « Paroisse Sainte-Marie d’Orléans », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Dans les prochaines heures on rendra accessibles à tout le monde d’autres annonces autour du sujet « Paroisse Sainte-Marie d’Orléans ». Alors, consultez régulièrement notre blog.