Patrimoine à Genève: Une foule de curieux dit adieu au fief des catholiques

Patrimoine à Genève: Une foule de curieux dit adieu au fief des catholiques

Une foule de curieux dit adieu au fief des catholiques

La visite guidée a notamment permis de découvrir la salle des conseils.

L’Église catholique romaine (ECR) de Genève s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire. Après deux cents ans de présence en Vieille-Ville, l’institution quittera son fief du numéro 13 de la rue des Granges pour Plainpalais, à l’église du Sacré-Cœur restaurée. La semaine passée, elle organisait des portes ouvertes de ce bâtiment du XVIIIe siècle; elles ont attiré curieux et nostalgiques.

À 16 heures, alors que démarre la première visite, il y a déjà la queue dans le hall d’entrée de la rue des Granges. La foule, essentiellement féminine – elle se masculinisera et se rajeunira au fil des demi-heures – se presse. Les visites sont rapidement complètes. Une archiviste mène les curieux à la découverte des 650 m2 sur trois étages où travaillent une vingtaine de collaborateurs de la direction pastorale et administrative.

On apprend que le bâtiment a été édifié en 1740 par Jacques-André Saladin, ancien banquier à Paris, avant d’être vendu un siècle plus tard aux enchères publiques et racheté par l’abbé Dunoyer en 1851. Il devient alors la cure de l’église Saint-Germain attenante, puis siège du vicariat.

Enfin, classé bâtiment historique en 1975, l’immeuble aura d’illustres voisins, dont l’artiste et veuve de John Lennon Yoko Ono, l’ancien pilote de F1 Jean Alesi et l’infante Cristina.

«On est attaché à ce bâtiment, il a une âme»

La visite est express, pour raccourcir l’attente des curieux suivants. On grimpe des volées d’escaliers en pierre, on arpente une succession labyrinthique de pièces dans leur jus, on admire des reliques et des archives, on baisse la tête sous les plafonds bas et on fait grincer le parquet.

Les visiteurs du jour retiendront surtout deux pièces maîtresses: les combles aux magnifiques poutres apparentes, et une chapelle sobre à la moquette rose qui accueille une messe tous les mardis matin. Enfin, accueillait; elle a été désacralisée le lendemain.

La chapelle accueillait une messe les mardis matin. Elle a été désacralisée la semaine passée.

Marianne, catholique genevoise, est justement venue lui rendre une dernière visite. «Cette chapelle est splendide. Notre cœur saigne un peu en sachant qu’elle va disparaître. On est attaché à ce bâtiment, il a une âme. Le bois, les pierres sont chargées d’histoire, d’amour, de problèmes résolus. Il fallait que je vienne pour voir ça une dernière fois.»

En redescendant les escaliers en colimaçon, une mère et sa fille confient aussi leurs regrets. Elles espèrent que l’immeuble accueillera une crèche, une école catholique, «quelque chose qui fait sens. Mais ça finira sûrement loué par une banque…»

Croisé dans un couloir, un autre visiteur, lui, ne donne pas dans la nostalgie. Il a appris le jour même l’existence de ces portes ouvertes, sa promenade passait par là alors il a poussé la porte. «Je suis profondément anticlérical, sourit-il. Mais très intéressé par le patrimoine. Et je voulais voir si l’Église vivait dans le luxe!»

Bâtiment mis en location

Le 22 mai, l’ECR quittera ce prestigieux environnement pour l’église du Sacré-Cœur, reconstruite après l’incendie de 2018. Les nouveaux bureaux rassembleront la vingtaine d’employés administratifs de la rue des Granges ainsi qu’une trentaine d’agents pastoraux actuellement disséminés dans le canton.

«Nous allons pouvoir réunir enfin les forces pastorales et administratives en un seul lieu, on gagne tellement à être ensemble, relève Dominique Pittet, secrétaire général de l’ECR. Ce déménagement permet aussi de redonner vie au Sacré-Cœur: avant l’incendie, il n’était utilisé qu’à 20-25%.»

Le siège historique de l’ECR, à la rue des Granges 13, en Vieille-Ville.

L’ECR versera une rente à la paroisse, qu’elle envisage d’assurer avec la location de l’édifice de la rue des Granges. Avis aux amateurs: le loyer avoisine les 300’000 à 350’000 francs annuels.

Avec ce déménagement, les catholiques quittent la colline de la Vieille-Ville, emboîtant le pas aux protestants: en 2015, ceux-ci avaient abandonné la Maison Mallet, lieu emblématique de la Réforme, pour s’installer à la Jonction.

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