Le 13 juin, à Lisbonne, lors de la procession de la Saint-Antoine. Photo : MARIO CRUZ – 4SEE – REA POUR FC
Le Portugal est-il encore un pays catholique ?
La majorité de la population, près de 80 %, continue à se confesser catholique. La pratique religieuse reste très forte dans certaines régions. Mais le catholicisme portugais est surtout culturel. Un jour où je l’avais invité à un débat, le prix Nobel de littérature José Saramago, communiste bien connu, a dit : « Au Portugal, nous sommes tous des catholiques d’un point de vue culturel. » Notre identité est catholique. Beaucoup de Portugais ne pratiquent pas mais font des pèlerinages à Fatima, participent aux fêtes populaires d’inspiration catholique. Ils n’obéissent pas à l’Église dans tout ce qu’elle dit, n’ont pas une formation profonde, mais ils ont la foi. C’est déjà très important.
Comment expliquer alors que le Portugal ait une législation si transgressive sur des sujets comme l’avortement ou l’euthanasie ?
Notre société est dans un processus de laïcisation très significatif. Les catholiques sont marginalisés de la vie politique par ceux qui la conduisent. Nous avons un système électoral à la proportionnelle, qui repose sur des listes. Nous votons pour une liste de partis, et ce sont eux qui élisent les députés. Or, il y a dans les partis une influence laïciste croissante, venant pour une part de la franc-maçonnerie, qui éloigne les catholiques ayant un engagement clair. D’où ce processus législatif qui contrarie très fortement les valeurs de l’Évangile. L’État n’entend plus l’Église, il s’éloigne d’elle, lui manifeste même une certaine hostilité.
Comment cela se traduit-il ?
L’Église joue un rôle essentiel dans le domaine caritatif et social, au travers des santa casa da misericordia présentes dans les diocèses. Sans l’Église, la situation sociale serait terrible, et tout le monde le reconnaît. Mais ces institutions ont presque partout des rapports difficiles avec le gouvernement socialiste actuel. Celui-ci est étatiste, avec une conception subalterne des activités de l’Église, dans la santé, l’assistance sociale ou l’éducation.
Sur les grands sujets de société, l’Église est-elle écoutée ?
Les prises de position publiques de l’Église sur l’avortement, le mariage des homosexuels, l’adoption pour les couples homosexuels, la procréation médicalement assistée et, dernièrement, l’euthanasie, ont toujours été contredites par l’État. Concernant l’avortement, nous avons gagné un premier référendum. Mais un autre a été organisé, et cette fois, il l’a emporté. Sur l’euthanasie, nous avons déposé une demande de référendum, avec une pétition signée de plus de 100 000 personnes, mais elle n’a pas été acceptée par le Parlement.
La voix de l’Église rencontre-t-elle un certain écho dans la société ?
Les évêques publient des documents dont aucun média ne rend compte. Il y a un processus de marginalisation, avec une perte de prestige de l’Église et un grand mépris de la part des médias. Plus qu’une persécution ouverte comme il a pu s’en produire dans le passé, nous subissons plutôt une agression d’indifférence. Et les catholiques s’éloignent aussi de la vie publique.
Pourquoi ?
La vie politique portugaise connaît un processus de détérioration morale. La corruption est très présente. Un ancien Premier ministre s’est retrouvé en prison. Nous avons des scandales successifs de corruption, d’illégalité, de détournement de fonds publics… Les gens de bien ne veulent pas participer à la vie politique.
La présence culturelle du catholicisme va-t-elle s’estomper ?
Le processus de laïcisation de la société portugaise n’est pas incompatible avec le maintien d’une référence culturelle au catholicisme. Celle-ci va sans doute diminuer. Mais le Portugal va rester un pays dans lequel la majorité de la population se dit catholique, sans vouloir convertir ces valeurs dans la législation du pays. Nous avons eu récemment la finale de la Taça, la coupe de foot du Portugal. Porto a gagné. Les joueurs et l’entraîneur, sur la route de Lisbonne à Porto, se sont arrêtés à Fatima pour remercier la Vierge. Vous trouverez ça au Portugal pendant longtemps encore. Lors des apparitions à Fatima, la Vierge dit qu’« au Portugal, se conservera toujours le dogme de la foi »… Je suis convaincu que le Portugal gardera la foi. Le catholicisme portugais est un catholicisme marial. Vous trouvez des petites chapelles blanches sur les montagnes dans tout le pays, des hommages à la Vierge partout. C’est l’influence qu’ont laissée les moines cisterciens, qui ont été interdits, comme tous les ordres religieux au XIXe siècle, mais dont la dévotion marque le pays encore jusqu’à aujourd’hui.
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