Pourquoi catholiques et orthodoxes célèbrent Marie le 15 août

Pourquoi catholiques et orthodoxes célèbrent Marie le 15 août

Ave Maria, Salve Regina ! Vous risquez d’entendre ce chant fuser ce 15 août, comme chaque année, dans nombre d’endroits en France – et ailleurs, évidemment. Partout, dans des processions festives au cœur des villes et des villages, les chrétiens – du moins les catholiques et les orthodoxes – célèbrent une figure centrale de leur foi, la mère de Jésus-Christ. Une fête religieuse aussi importante que l’Ascension, la Toussaint, Noël, Pâques – jours fériés depuis le concordat entre Napoléon et le pape Pie VII.

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Le 15 août, il s’agit de célébrer l’élévation au ciel du corps et de l’âme de la Vierge Marie, soit son entrée dans la gloire de Dieu. Ce sont les orthodoxes qui, les premiers, en Orient, au VIe siècle, ont décidé cette célébration, qualifiée de « Dormition ». Pour l’Église catholique romaine, qui introduit cette cérémonie dans son calendrier liturgique au VIIe siècle, il s’agit de « l’Assomption ». Mais l’inscription de ce rite dans le marbre est très récente puisqu’elle n’a été décidée que le 1er novembre 1950 par le pape Pie XII.

Le souverain pontife répond à une demande populaire : depuis quatorze siècles, le culte marial est célébré partout, et les pétitions des fidèles, prêtres et évêques affluent à Rome. Le passage de la Terre au Ciel de Marie, mère de Dieu, dans sa virginité, n’est plus seulement une fête populaire, une certitude de foi, mais une vérité qui s’impose à tous les fidèles : un dogme reconnu solennellement par l’Église catholique.

Pas par les protestants, qui ne reconnaissent pas ce culte marial puisque celui-ci n’est pas distingué par les écritures.

Pour l’Église catholique, la « mariologie » est un grand vecteur de transmission de la foi. Marie est une figure de douceur dans un monde sous tensions multiples et extrêmes. Madone ou Piéta, c’est la mère des mères. Et dans une Église dont les postes de responsabilité et de visibilité cléricales restent un apanage masculin, la glorification d’un personnage féminin est évidemment importante, tant sur le plan spirituel que stratégique.

Le pape François a ainsi vu le visage de Marie dans ceux des mères des enfants victimes de la dictature militaire qui manifestent en silence sur la place de Mai à Buenos Aires. Pour le pontife argentin, proclamait-il en 2017, Marie incarne « l’antidote le plus fort contre nos tendances individualistes et égoïstes, contre nos fermetures et notre apathie ». Et Jorge Bergoglio d’ajouter alors : « Une société sans mères ne serait pas seulement une société froide, mais une société qui a perdu son cœur, qui a perdu le “goût de la famille” […] Une société sans mères serait une société sans pitié, qui n’a laissé place qu’au calcul et à la spéculation. Parce que les mères, même dans les pires moments, savent témoigner de la tendresse, du dévouement inconditionnel, de la force de l’espérance. »

Les pèlerinages mariaux jalonnent le pontificat de Jean-Paul II

Mais le pape qui, dans la période contemporaine, fut sans doute le plus attaché à la figure mariale est Jean-Paul II. Les pèlerinages mariaux ont jalonné son pontificat, de Czestochowa, en Pologne – où il a été six fois –, à Fatima, au Portugal (trois visites), en passant par Guadalupe, au Mexique (quatre déplacements), Lourdes (deux visites) et Loreto en Italie, sans oublier Pompéi, Maria Zell (Autriche), Knock (Irlande)…

Jeune orphelin de mère, dès son élection au trône de Pierre, ce pape plaça son pontificat sous la protection de la Madone. « En cette heure […], proclamait-il sur la place Saint-Pierre de Rome le jour de son intronisation, le 16 octobre 1978, nous ne pouvons nous empêcher de tourner notre esprit vers la Vierge Marie, qui vit toujours et agit dans le mystère du Christ comme Mère, et devons répéter ces paroles : “Totus Tuus”, tout entier à Toi […]. » Treize jours plus tard, son premier voyage hors les murs du Vatican est à la Mentorella, un modeste sanctuaire marial de pères résurrectionnistes, à quelques dizaines de kilomètres de Rome.

La devise « Totus Tuus » – avec la lettre M (comme Marie) au côté d’une croix – empruntée au saint français Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), auteur d’un Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, le pape l’avait gravée sur son écusson dès sa consécration comme évêque de Cracovie, en 1958.

Cette maxime figurait sous le portrait en mosaïque de la Vierge que Jean-Paul II a fait installer en 1981 sur la façade principale de la basilique Saint-Pierre. Et elle ornait le coin supérieur droit du papier à en-tête de tous les documents officiels du pape. En 1987, qu’il décrète « année mariale », Jean-Paul II publiait l’encyclique Redemptoris Mater, consacrant Marie comme mère du Rédempteur. Il a ajouté cinq « mystères lumineux » aux quinze mystères du Rosaire, sa prière préférée, dédiée à la Vierge.

À LIRE AUSSI Paolo Rumiz : « L’Europe a perdu le sommeil » Benoît XVI poursuivit la tradition, fidèle lui aussi à la prière du Rosaire, et multipliant les déplacements dans les sanctuaires mariaux – à Savone en Italie, à l’Immaculée Conception de Washington aux États-Unis, à Mariazell en Autriche (8 septembre 2007), à Lorette, à Aparecida au Brésil, Meryem Ana Evi en Turquie, ou encore Altötting en Allemagne ou Kalwaria en Pologne et, bien entendu, Lourdes.

Quand le journaliste Peter Seewald – le meilleur connaisseur de la vie et de l’œuvre du pape allemand, avec lequel il écrit trois livres d’entretiens – lançait à celui qui était encore le cardinal Ratzinger : « Que signifie Marie pour vous ? », le futur Benoît XVI soulignait : « [Marie, c’est] une expression de la proximité de Dieu. À travers elle, l’Incarnation devient une réalité tangible. Il est émouvant que le Fils de Dieu ait une mère humaine et que nous soyons tous confiés à cette mère. »

Voilà pourquoi le culte marial reste un temps fort chez les chrétiens. Particulièrement en France, où l’on entretient une relation privilégiée avec cette figure, depuis que Louis XIII, en 1638, consacra son royaume à la Vierge Marie et exhorta ses sujets, chaque 15 août, à défiler dans des processions. Afin de prier pour que le roi ait un héritier. Ce « vœu de Louis XIII » deviendra un fait historique, d’autant que Louis XIV naîtra l’année suivante. Et fit des processions du 15 août un moment populaire. Qui le reste encore de nos jours déchristianisés.


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