L’allure élégante et les bonnes manières de Sophie peinent à masquer sa colère. La septuagénaire, riveraine de la basilique du Sacré-Cœur de Rouen (Seine-Maritime) revient sur le saccage qui a visé l’édifice religieux dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier : « On nous dit que c’est un cambriolage, mais des cambrioleurs se seraient contentés de voler. Pourquoi casser des statues ? Briser l’autel et le chœur ? Je n’y crois pas une seule seconde. Pour moi, c’est un acte anti-chrétien », affirme l’habituée de la messe dominicale de la basilique. À ses côtés, son mari acquiesce, ajoutant : « Moi ce qui me révolte c’est qu’il a fallu attendre que CNews s’empare de l’affaire pour que les autres médias nationaux en parlent, trois jours après les faits. Si une mosquée ou une synagogue avaient connu le même sort, on en aurait entendu parler partout, tout de suite et cela aurait été normal. » Joint par Le JDD, le père Geoffroy de La Tousche balaye pourtant les doutes de ses fidèles : « Le vandalisme au Sacré-Cœur n’était pas un acte antichrétien mais un cambriolage sévère », précise-t-il. Une version confirmée par les autorités policières et judiciaires.
À Rouen, les catholiques doutent d’autant plus de la version officielle que le sentiment d’un deux poids, deux mesures quant au traitement médiatique des actes antireligieux est largement répandu parmi les fidèles. Un sentiment partagé, à Paris, par le père Luc de Bellescize. L’ancien secrétaire de Monseigneur Aupetit reconnaît que les actes antichrétiens sont moins médiatisés que les actes visant d’autres religions car « dans le monde contemporain français persiste l’illusion d’une église majoritaire. Dans l’imaginaire collectif, nous sommes associés à une puissance. Ce qui explique en partie l’indifférence qui entoure les actes qui nous visent » avance-t-il. Évoquant un « calme chrétien face à la tempête », l’homme d’Église justifie l’absence de réaction des chrétiens face à ce deux poids, deux mesures par le fait que « nous adorons un Dieu qui est déjà passé par tous les outrages, les humiliations et les mépris. Nous n’avons pas à le défendre. C’est notre liberté suprême. »
Les débris des statues vandalisées à l’église Sainte- Madeleine d’Angers. © FRÉDÉRIC PETRY/AFP
Selon les dernières données disponibles fournies à deux députés par le ministère de l’Intérieur pour l’année 2021, « 1 659 actes antireligieux » ont été recensés cette année-là, soit 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans. Mais qui sont ces agresseurs en ce qui concernent les chrétiens ? « Il y a différents profils en réalité, des antifas qui taguent, des marginaux atteints de délires plus ou moins mystiques qui détruisent, des jeunes qui souillent sans même savoir ce qu’est un lieu de culte, des islamistes qui vont jusqu’à tuer, des voleurs aux motivations crapuleuses, et parfois des gens qui se réclament du satanisme et volent ce qui est sacré », développe un policier.
Pau (Pyrénées-Atlantiques). « C’était comme un coming out. » C’est en ces termes qu’Élie, la trentaine et une fière allure de rugbyman, raconte le jour où il a annoncé à ses collègues de travail qu’il était catholique. Le jeune homme, investi dans les cours de catéchisme de sa paroisse, ressent le besoin de « montrer et d’assumer » sa foi dans un contexte marqué par une déchristianisation constante de la France. La ville dirigée par François Bayrou n’a pas été épargnée par les profanations. Début janvier 2020 par exemple, un même homme brise plusieurs statues de la Vierge Marie des paroisses Saint-Jacques, Saint-Martin et Notre-Dame de Pau. L’émotion est telle que le diocèse organise une messe suivie d’une veillée de prière « en réparation des outrages commis envers le cœur immaculé de Marie ». Élie se souvient avec émotion de ces événements, regrettant que l’écho qui leur a été donné « se soit limité à la presse locale. Pas un mot dans la presse nationale. Il y a une forme de mépris pour nous. Moi j’appelle ça du racisme antichrétien qui partage les mêmes bases que le racisme anti-Blancs et qui, comme lui, est contesté dans son existence même ».
Pau, dirigée par François Bayrou, n’échappe pas aux profanations
Avignon. Le majestueux palais qui trône dans le cœur de la préfecture du Vaucluse, la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge, rappelle le passé de la cité des papes, résidence pontificale et siège de la chrétienté d’Occident pendant le XIVe siècle. « Heureusement qu’il y a ce palais pour rappeler notre Histoire, d’où nous venons et nos racines parce que nous vivons une époque qui veut faire disparaître toute trace de chrétienté », se désole une retraitée installée sur un banc du Rocher des Doms, le vaste parc public qui surplombe le Palais. Sa voisine, au fort accent chantant des gens du Midi, abonde : « Avant, à la mairie, il y avait une grande crèche provençale avec de magnifiques santons qui faisaient le bonheur des enfants. Depuis que la nouvelle maire de gauche est arrivée, la crèche a été déplacée dans une église. Au nom de la laïcité, on s’en prend à des crèches et on déboulonne des statues de Marie qui ne font de mal à personne et, pendant ce temps, les islamistes courent dans les rues du pays. » Il n’est pas question d’agression cette fois-ci, ni d’attaque, mais c’est cette même impression d’injustice qui domine. Élue en mars 2014, la nouvelle maire socialiste de la ville, Cécile Helle, provoque une vive polémique en décidant de transférer la crèche de Noël, traditionnellement installée dans le péristyle de la mairie, vers une église désaffectée, propriété de la commune.
À quelques kilomètres de là, les fidèles de la paroisse Notre-Dame de Lourdes gardent leur optimisme. « Nous vivons dans l’espérance », dit une jeune mère de famille accompagnée de son mari et de ses deux enfants. « Bien sûr que le contexte est inquiétant, bien sûr qu’il n’est pas normal que lors de nos rendez-vous les plus importants, des fourgons de police soient stationnés devant les églises, bien sûr que nous pleurons encore l’attentat contre le père Hamel mais l’un des fondements même de notre religion, c’est d’espérer. Alors nous espérons », conclut son compagnon.
De Rouen à Pau, d’Avignon à Paris, les catholiques vivent dans l’inquiétude sans jamais perdre l’espérance. A fortiori au moment de fêter Noël.
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