Notre société ne comprend plus ce que dit ou fait l’Eglise catholique, parce qu’elle ne supporte plus les écarts entre ce que l’Eglise dit et ce qu’elle fait. Elle est sensible à la différence entre une « parole parlante » qui engage et s’adresse à quelqu’un, et une « parole parlée » dont la seule finalité est d’être juste prononcée. Une distinction que faisait déjà saint Augustin (354-430), en séparant la « dictio » – la parole qui oblige vis-à-vis d’autrui et dont on doit répondre – et le « verbum », le discours comme fin en soi.
Or, le langage de l’Eglise relève trop souvent d’un « verbum » déraciné : un langage ne disant rien du réel, donc sans responsabilité, n’engageant à rien de concret. Paradoxe étonnant car la parole biblique, sérieusement étudiée et interprétée avec d’autres, est une parole performative. Elle produit concrètement ce qu’elle dit, elle est enracinée dans le réel, attentive à l’éthique ; elle tient compte de l’anthropologie et du contexte sociologique dans lequel elle est ancrée. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle nous est parvenue : vivante et à même d’être toujours réinterprétée.
Figée sur son modèle pyramidal
La distorsion structurelle entre le dire et le faire est devenue inacceptable pour les mentalités contemporaines, a fortiori s’agissant de l’Eglise. Aussi, avant que d’être théologique ou doctrinal, le principal handicap de l’Eglise dans son rapport au monde est d’ordre culturel. Ce qui l’empêche aujourd’hui de témoigner de l’Evangile de manière audible, pour le plus grand nombre, ce n’est pas tant le contenu de la foi chrétienne, mais la manière dont le magistère et les structures ecclésiales en rendent compte, en paroles et en actes.
Pourtant, durant le premier millénaire de son histoire, l’Eglise s’est toujours acculturée aux sociétés auxquelles elle a annoncé l’Evangile et en a témoigné. Elle a notamment su adapter son organisation pour être en phase avec la société médiévale. Mais, mise au défi par la Réforme puis par les Lumières, loin de chercher à prendre en compte ces nouveaux contextes, elle s’est figée sur son modèle pyramidal, cherchant à le poser comme intangible et intemporel.
Alors que notre société civile se fonde désormais sur la raison et légitime le pouvoir par le processus démocratique et le principe de compétence, l’Eglise romaine persiste en effet à fonder le pouvoir sur la réception d’une onction sacrée, l’ordination, pérennisant le clivage quasi indépassable entre clercs et laïcs. De ce côté-là, avec le pape François, quelques frémissements sont en vue ; encore faut-il qu’ils aboutissent à des résultats tangibles.
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