Le parti d’extrême droite au pouvoir en Italie, Fratelli d’Italia, a proposé mercredi un projet de loi visant à imposer la présence de crèches de Noël dans les écoles publiques du pays. Cette proposition est la dernière d’une série d’initiatives du gouvernement de Giorgia Meloni visant à renforcer les valeurs conservatrices dans la société italienne.
Publié le : 21/12/2023 – 18:51
5 mn
Publicité
Un nouveau front dans sa bataille pour défendre les « racines culturelles » de l’Italie. Le parti Fratelli d’Italia (Frères d’Italie en français, ou FdI) de Giorgia Meloni, a déposé mercredi 20 décembre un projet de loi au Sénat visant notamment à sanctionner les écoles qui abandonnent les crèches de Noël.
Le texte explique que les écoles publiques ne peuvent pas empêcher les parents, les élèves ou les organismes scolaires de promouvoir des activités telles que l’installation de crèches, des pièces de théâtre et d’autres événements liés aux célébrations de Noël et de Pâques, relate le quotidien milanais Corriere della Sera.
Cette initiative, selon la sénatrice Lavinia Mennuni, à l’origine du texte, est une réponse à la décision « absolument inacceptable » de certaines écoles de rebaptiser Noël par « Fête d’hiver ». En cas d’adoption du projet de loi, elle a assuré qu’il n’y aura rien d’obligatoire, mais qu’ »il sera interdit d’interdire » ces traditions catholiques importantes en Italie. Les chefs d’établissements récalcitrant s’exposeraient alors à des mesures disciplinaires.
« Armes de distraction »
Les partis d’opposition ont immédiatement dénoncé la proposition comme une nouvelle tentative du parti de la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni d’instrumentaliser la religion à des fins politiques. « Noël approche et les habituelles propositions de la droite pour sauvegarder les ‘traditions chrétiennes italiennes’ sont de retour », a posté sur X Riccardo Magi, secrétaire du parti de gauche Più Europa (Plus d’Europe).
Arriva il Natale e tornano le solite proposte della destra per salvaguardare le “tradizioni cristiane italiane”. L’ultima trovata del partito di Meloni è un disegno di legge che renderà impossibile cancellare il presepe, il Natale e la Pasqua dagli istituti scolastici italiani di… pic.twitter.com/Vw67tMHugS
— Riccardo Magi (@riccardomagi) December 20, 2023
« Ils sont ridicules, ils veulent interdire par la loi tout ce qu’ils n’aiment pas », a déclaré Luana Zanella, cheffe du groupe de l’Alleanza Verdi e Sinistra (Alliance des Verts et de la Gauche) au sein de l’hémicycle, cite le quotidien italien La Stampa. « Au lieu de gouverner le pays, une tâche qu’ils ne savent pas gérer, ils continuent d’utiliser des ‘armes de distraction’. »
C’est surtout le milieu scolaire qui s’est insurgé face à la proposition de FdI. « Il est important de respecter les traditions du pays, mais les imposer par la loi n’est pas la solution », a déclaré Antonello Giannelli, président national de l’Association des directeurs d’établissement (ANP). Les directeurs de certaines écoles multiethniques dispersées à travers le pays ont également dénoncé cette initiative, parlant de « provocation », de « canular », d’ »imposition anachronique » ou, au minimum, d’une « initiative déplacée », relate le quotidien italien Il Sole 24.
La posture de Giorgia Meloni, une « réitération d’appartenance »
Cette proposition de loi sur les crèches est la dernière initiative en date du gouvernement Meloni pour promouvoir des valeurs conservatrices en Italie. Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2022, son gouvernement a pris des mesures visant à défendre la famille traditionnelle, protéger l’identité nationale, préserver le patrimoine culturel et limiter l’immigration. L’exécutif italien a également rendu plus difficile pour les couples de même sexe d’enregistrer leurs enfants à l’état-civil. Cette mesure a été condamnée par le Parlement européen, qui l’a qualifiée de discriminatoire.
À lire aussi« Parent fantôme » : en Italie, la croisade de Giorgia Meloni contre les familles homoparentales
Pendant sa campagne électorale, Giorgia Melona avait fait de la religion catholique un élément central de son discours politique : « Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne », avait-elle déclaré à ses partisans.
Selon Ludmila Acone, docteure en histoire spécialiste de l’Italie médiévale et contemporaine, la position de Giorgia Meloni « est une réitération d’appartenance qui s’oppose aux étrangers, et en particulier aux musulmans. C’est une offensive politique qui est très clairement anti-immigrés, antimusulmane et identitaire. » Une posture qui s’inscrit dans la continuité de la politique du parti d’extrême droite de la Ligue du Nord de Matteo Salvini, actuel vice-président du Conseil des ministres.
Ce dernier, qui a fait des symboles religieux un outil politique, s’insurge depuis près de dix ans contre les écoles qui tentent de transformer les fêtes de Noël en une « Fête de l’hiver » plus inclusive. En mai 2019, le leader de la Ligue s’est même attiré les foudres de l’Église italienne et du Vatican en brandissant l’Évangile et son chapelet lors d’un discours.
« Ces postures font penser à celles des évangélistes américains », analyse Ludmila Acone. « Elles ne sont pas de mise en Italie. Si cet usage politique de la religion ne plaît pas au Vatican, c’est parce qu’il s’agit d’un christianisme de combat, autrement dit d’une offensive néochrétienne. »
Le pape, « beaucoup plus ouvert » que Fratelli d’Italia
En faisant de la crèche son cheval de bataille, Fratelli d’Italia n’a rien inventé. En 2018, le ministre de l’Éducation Marco Bussetti avait critiqué le directeur d’une école de Mestre qui avait refusé d’installer une crèche dans le hall d’entrée de l’établissement. La même année, le président du gouvernement provincial du Trentin, Maurizio Fugatti, avait également demandé l’installation d’une crèche dans les salles de classe. Cette proposition avait été faite à la suite de la proposition de la Ligue du Nord de rendre le crucifix obligatoire sur les murs de tous les lieux publics. Une proposition depuis tombée dans l’oubli.
Cette offensive politique que poursuit le gouvernement Meloni est également une manifestation du clivage profond qui existe en Italie entre deux tendances catholiques : l’une conservatrice et l’autre plus libérale. « La tendance conservatrice, voire réactionnaire, représentée par Fratelli d’Italia, considère qu’il faut réaffirmer la morale catholique et souhaite la promouvoir dans tous les domaines de la société, y compris l’éducation », précise Ludmila Acone. « Le pape lui-même est beaucoup plus ouvert. »
Pour Fratelli d’Italia, sauvegarder la religion catholique passe aussi par la répression des autres confessions. L’été dernier, le parti d’extrême droite a présenté un projet de loi visant à interdire les espaces de prière musulmans à l’extérieur des mosquées et à interdire la transformation des garages et des entrepôts industriels en lieux de culte.
sainte-marie-orleans.org vous produit ce texte qui aborde le thème « Paroisse Sainte-Marie d’Orléans ». Le but de sainte-marie-orleans.org étant de rassembler en ligne des données sur le sujet de Paroisse Sainte-Marie d’Orléans puis les diffuser en essayant de répondre du mieux possible aux interrogations que tout le monde se pose. Cet article se veut reconstitué de la façon la plus correcte que possible. Si jamais vous projetez d’apporter quelques précisions autour du sujet « Paroisse Sainte-Marie d’Orléans », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Dans les prochaines heures on rendra accessibles à tout le monde d’autres annonces autour du sujet « Paroisse Sainte-Marie d’Orléans ». Alors, consultez régulièrement notre blog.