EXCLUSIF – Climat : pour 85 % des catholiques, il faut des « changements radicaux

EXCLUSIF Climat : pour 85 % des catholiques, il faut des « changements radicaux

Comment se positionnent les catholiques face à la crise écologique ? Sont-ils prêts à bousculer leur mode de vie ? Qu’attendent-ils de l’Église sur ces enjeux ? C’est à partir de ces questions que les associations Parlons climat et A Rocha ont lancé, avec l’Ifop, une vaste étude (1) dont La Croix publie les résultats en exclusivité. Elle révèle que les Français se présentant comme « catholiques pratiquants » sont plus engagés que la moyenne pour l’écologie.

Ainsi, 71 % de ces catholiques déclarent avoir soutenu ou participé aux marches pour le climat, contre 65 % pour l’ensemble des Français. Ils sont aussi 14 % à avoir déjà participé à une mobilisation écologique locale, contre 7 % en moyenne. Ils sont enfin 85 % à être convaincus qu’il faut des « changements radicaux et immédiats » pour lutter contre le changement climatique.

Un engagement spécifique

Cet engagement spécifique des catholiques pour l’écologie apparaît directement lié à la fréquentation régulière de la messe. Parmi les sondés qui se présentent comme catholiques pratiquants, « le groupe le plus réticent à l’écologie est celui qui pratique le moins », indique Gauthier Simon, chercheur en science politique qui a participé à l’étude.

EXCLUSIF - Climat : pour 85 % des catholiques, il faut des « changements radicaux »

« La pratique religieuse est prédictive d’un engagement militant important chez les catholiques », confirme la chercheuse Cléo Schweyer (2). Par exemple, les études montrent depuis longtemps la surreprésentation de catholiques au sein des partis centristes. Désormais, « des sociologues sont surpris de relever dans les groupes écologistes radicauxune forte présence de personnes élevées dans le catholicisme », commente Gauthier Simon, dont la thèse porte sur la conversion écologique. Cette présence remarquable s’expliquerait notamment par des « prédispositions » à l’engagement que favoriserait la socialisation catholique : vie scoute dès le jeune âge, investissement plus marqué dans des activités bénévoles…

Un engagement peu lié à la foi

Plus surprenant, ce tropisme particulier des catholiques pour l’écologie semble avoir peu de liens avec la foi elle-même. L’étude révèle ainsi que 56 % des personnes se présentant comme « catholiques pratiquantes » n’ont jamais entendu parler de l’encyclique Laudato si’du pape François consacrée à la sauvegarde de la « maison commune ». Et seulement 20 % de ces catholiques indiquent que leurs « réflexions écologiques et spirituelles se nourrissent l’une et l’autre ». La moitié du panel (50 %) se dit sensible à l’écologie mais ne fait « pas de liens » entre ses opinions et sa spiritualité. Les 30 % restants ne voient tout simplement « aucun rapport » entre écologie et spiritualité.

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Selon Gauthier Simon, cela confirmerait l’hypothèse que c’est une éducation, une socialisation spécifique aux catholiques et une influence de leur milieu social souvent aisé qui les pousseraient à agir pour la planète, bien plus qu’un cheminement spirituel. Il rappelle que la véritable appropriation de l’écologie par l’institution date du pape François, et est donc extrêmement récente. Le chercheur incite à lire ce sondage comme une « photographie » d’un processus en cours : la lente appropriation par l’Église et les fidèles de l’écologie.

Une masse peu représentée

Le rapport des catholiques à ces questions est donc complexe. S’ils sont convaincus de l’existence du changement climatique et de la nécessité d’agir, ils regardent avec une grande méfiance certains acteurs ou discours écologistes. Même les plus engagés d’entre eux ont « tendance à voir l’écologie comme une religion concurrente », relève Gauthier Simon. En somme, si leur éducation et leur position sociale prédisposent les catholiques à s’engager pour l’écologie, le lien avec leur foi n’est pas toujours évident pour eux, et l’écologie semble aussi entrer en contradiction avec une forme d’anthropocentrisme chrétien.

Derrière ces grandes tendances se dessinent évidemment des fractures. Celles-ci sont particulièrement fortes lorsque l’on évoque l’éventuel devoir de positionnement de l’Église. Un catholique pratiquant sur deux considère ainsi que c’est le rôle de l’institution de parler de changement climatique. À l’inverse, 37 % des catholiques pensent que les chrétiens parlent trop d’écologie et qu’il y aurait des sujets plus importants. Le sondage montre ainsi que les catholiques sont davantage préoccupés par l’immigration et l’insécurité que le reste de la population.

Trois profils-type

Pour mieux saisir la complexité de ce rapport des catholiques à l’écologie, les chercheurs associés à l’étude ont dégagé trois profils-types. Autant de portraits-robots qui illustrent les positions parfois irréconciliables fracturant aujourd’hui le paysage ecclésial. L’un de ces profils, « l’engagée ambivalente » – 27 % du panel – incarne bien la spécificité des catholiques face à l’écologie. Cette femme d’une trentaine d’années va très régulièrement à la messe et soutient les marches pour le climat (82 %). Si elle pense que les valeurs bibliques favorisent l’engagement écologique, elle considère aussi qu’il ne faut pas mettre de signe égal entre l’humanité et le reste de la Création.

Les deux autres profils sont plus éloignés de l’institution. Représentant 29 % du panel, le « conservateur désengagé » est un sexagénaire ancré à droite et très peu pratiquant. Il n’a soutenu qu’à 20 % les marches pour le climat, et estime qu’il ne revient pas à l’Église de parler d’écologie. Enfin, le profil majoritaire, celui de « l’écolo-catho en retrait », 44 % de l’échantillon, se distingue par une pratique spirituelle individuelle plutôt que collective et un fort soutien aux marches pour le climat. Ultime paradoxe, il est celui qui, malgré sa distance avec l’institution, attend le plus de l’Église qu’elle se positionne et soutienne le mouvement écologiste.

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Le défi de sonder les catholiques

Cerner les catholiques dans une société de plus en plus sécularisée est un défi auquel se heurtent souvent les instituts de sondage. Cette étude a choisi de sonder les personnes se définissant spontanément comme « catholiques pratiquants ».

Plus large que les catégories distinguant les fidèles selon leur degré de pratique, cette méthode permet de recueillir le point de vue de catholiques culturels, qui se présentent volontiers comme chrétiens mais ont de très rares liens avec l’institution et une vie spirituelle parfois faible.

Pour ce sondage réalisé en avril 2023, l’Ifop a interrogé un groupe de 484 « catholiques pratiquants » ainsi qu’un échantillon représentatif de la population française constitué de 987 personnes, à travers la méthode des quotas.

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