Les habitants les plus pauvres des Alpes-Maritimes vivent avec 18 euros par jour selon un rapport du Secours catholique

Les habitants les plus pauvres des Alpes Maritimes vivent avec 18 euros par jour selon un rapport du Secours catholique

Chaque année, l’association fait une photographie de la pauvreté dans le pays. Et pour l’année 2022, elle pointe une aggravation de la situation. Les premières victimes en sont les femmes, et surtout les femmes avec enfants.

« Une fois qu’on a payé les factures, le loyer, la nourriture, bref ce qui est important, on n’a plus de quoi faire les extras qu’on pouvait faire avant. La vie, ce n’est pas que travailler avec cinq semaines de congés par an, travailler le reste de l’année et ne rien pouvoir faire à côté, travailler jusqu’à la retraite, ne pas avoir profité ! »

Ces propos sont ceux d’une mère de famille. Mariée avec deux enfants, salariée, elle fait des achats à Cannes, dans une boutique solidaire du Secours catholique. Et cette boutique ne désemplit pas. Avec une inflation de près de 8%, des prix de l’alimentation et de l’énergie qui grimpent de mois en mois, le niveau de vie a forcément baissé.

La misère est-elle plus douce au soleil ? Pas sûr. Car chiffres à l’appui, il s’avère que 18 euros par jour pour les plus démunis dans les Alpes-Maritimes, c’est moins que la moitié du seuil de pauvreté en France.

Un seuil mis régulièrement à jour par l’Insee sur la base des revenus des Français. Il s’élève à 1 158 euros par mois pour une personne seule. Dans le pays en 2021, 9,1 millions de personnes vivaient au‑dessous de ce seuil de pauvreté monétaire. 

Le rapport  « Etat de la pauvreté 2023 » du Secours catholique pointe une aggravation de la situation par rapport aux années passées pour les ménages.

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Et ce sont les femmes célibataires ou séparées avec enfants qui sont les plus touchées. Elles représentent dans les Alpes-Maritimes 60 % des bénéficiaires.

À Cannes par exemple, la proportion de mères isolées a été multipliée par trois en 10 ans.  

En 1989, les femmes représentaient 51 % des adultes rencontrés par le Secours catholique. En 2022, cette part est de 57,5 % – et même de 60 % des adultes de nationalité française.

Rapport de la pauvreté 2023 du Secours catholique

Pour  Karine Dziwulski, déléguée départementale 06 du Secours catholique, rien d’étonnant à ce constat. « Les femmes sont obligées de travailler quand elles sont seules, ce sont souvent des emplois précaires, car elles ne peuvent pas assumer un plein-temps, elles tombent dans des jobs peu rémunérés et cette situation les suivra jusqu’à la retraite. Car on sait bien qu’avec une carrière hachée, des emplois précaires, on a une retraite de moindre importance« . 

Et le constat est encore pire pour les étrangères sans papiers et sans travail. Le risque, c’est de finir dans la rue. Karine Dziwulski met aussi en avant le coût du logement dans les Alpes-Maritimes, qui accroît forcément la précarisation.

Pour protéger les plus vulnérables, le Secours catholique appelle notre société à un sursaut humanitaire. Elle rappelle que sur un million de personnes accompagnées par l’association en France, il y a 475 000 enfants.

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