Nicaragua : chronologie des tensions entre l’Église catholique et le pouvoir politique

Nicaragua : chronologie des tensions entre l’Église catholique et le pouvoir politique

Le Nicaragua a une nouvelle fois attaqué l’Église catholique mercredi 16 août, en accusant l’Université centraméricaine du Nicaragua, dirigée par des jésuites, de « terrorisme » et en confisquant ses biens. C’est la quatrième université qui ferme ses portes depuis le printemps.

Face à la répression du pouvoir contre les institutions de l’Église, le pape François avait qualifié ce régime d’Amérique centrale de « dictature grossière » en mars 2023. « Avec tout le respect, je n’ai pas d’autre choix que de penser que ce dirigeant souffre d’un déséquilibre », avait déclaré le pape vendredi à propos du dirigeant Daniel Ortega, avant de poursuivre : « C’est comme si on voulait instaurer la dictature communiste de 1917 ou l’hitlérienne de 1935 ».

La fermeture des universités marque une nouvelle étape dans la politique d’intimidation croissante du pouvoir sandiniste (nom du parti politique du dirigeant Daniel Ortega) envers les membres de l’Église catholique dans le pays.

► 2018 : soutien de l’Église aux manifestants antigouvernement

Si les relations entre l’Église catholique et le pouvoir politique n’ont jamais été au beau fixe au Nicaragua, elles se sont considérablement détériorées à partir de 2018. De violentes manifestations contre le gouvernement du président Daniel Ortega, dont la répression fait plus de 350 morts, ébranlent alors le pays. Face à la crise, la conférence épiscopale se porte « garante et témoin » du dialogue national entre manifestants et pouvoir en place, condamnant fermement la répression.

Après une tentative déçue de médiation avec l’Église, le président rompt toutefois le dialogue. Il accuse les responsables catholiques de préméditer un coup d’État avec l’aide des Américains, qualifiant les évêques de « putschistes » et de « satanistes ». « J’associe ma voix à celle des évêques pour demander que cesse toute violence, qu’on évite une effusion inutile de sang et que les questions ouvertes soient résolues pacifiquement », avait alors plaidé le pape François.

► 2021 : les évêques qualifiés de « terroristes »

Depuis, de nombreux lieux de culte ont été profanés, et des religieux, agressés. En 2019, des fidèles sont blessés par des jets de pierre à la sortie de la cathédrale de Léon, au terme d’une célébration. Quelques mois plus tard, alors que plusieurs manifestants de l’opposition avaient trouvé refuge dans la cathédrale de Managua, des militants progouvernementaux s’introduisent à l’intérieur et agressent un prêtre et une religieuse. La même cathédrale est incendiée à l’été 2020, après le jet d’un cocktail Molotov.

L’année suivante, Daniel Ortega, en campagne pour sa réélection à un quatrième mandat, qualifie les évêques du pays de « terroristes », tandis que la conférence épiscopale regrette en retour l’absence d’« élections démocratiques ».

► 2022 : départ soudain du nonce apostolique

Au cours de l’année 2022, la détérioration des relations entre le Vatican et le pouvoir nicaraguayen s’est accélérée avec le départ soudain, en mars, du nonce apostolique, Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag. Selon le Vatican, le nonce aurait été prié par le gouvernement d’Ortega de quitter le pays de manière « unilatérale ». La nonciature a été fermée en mars 2023.

Quelques mois plus tard, le Parlement nicaraguayen vote la fin des activités des religieuses missionnaires de la Charité, présentes dans le pays depuis 1988. Exigeant leur dissolution, les parlementaires accusent les 18 religieuses de ne pas respecter les lois sur « le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive ». Deux jours plus tôt, la chaîne de télévision du diocèse de Matagalpa avait été « éliminée de la grille des programmes ». Le rapport 2022 de l’association Aide à l’Église en détresse (AED) faisait en outre état de l’emprisonnement de onze membres du clergé.

► Février 2023 : un évêque condamné à la prison

En février, l’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, est condamné à vingt-six ans de prison, au terme de plusieurs mois d’assignation à résidence. Il est déclaré coupable de « conspiration et diffusion de fausses nouvelles », après avoir refusé l’exil proposé par Daniel Ortega à plusieurs centaines de prisonniers politiques. Le pape François se dit alors « préoccupé » et « attristé » concernant l’évêque.

► Printemps-été 2023 : les universités dans le viseur

Depuis le printemps, dans le cadre d’une vaste politique de répression des opposants, plusieurs universités liées à l’Église ont été fermées et leurs biens saisis. Parmi elles, l’université Jean-Paul II, l’Université chrétienne autonome du Nicaragua (Ucan) et l’université centraméricaine du Nicaragua (Uca), dirigée par les jésuites. En outre, l’université de l’Immaculée-Conception de l’archevêché de Managua (Ucicam) a demandé sa « dissolution volontaire ».

En mai, le Parlement du Nicaragua a décidé de dissoudre la Croix-Rouge, l’accusant d’avoir dérogé au principe de neutralité durant le mouvement de contestation de 2018. Celle-ci a rétorqué qu’elle ne faisait que soigner les blessés.

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